
Le 22 juin 1941, dès le début de l'invasion de l'Union soviétique, la ville fut conquise par l'armée allemande et rattachée le 1er août 1941 au Gouvernement général.
Dès le premier jour de l'occupation allemande, la ville fut le théâtre d'assassinats de masse commis par les nazis.
Dix-huit mille soldats soviétiques trouvèrent la mort dans un camp de prisonniers de guerre, au cours des années 1941 et 1942.
En mars 1942, un camp de représailles, le Stalag 325, y fut créé pour des prisonniers de guerre français et belges.
Une grande partie des détenus y périrent en raison des conditions de vie.

Monument commémoratif de Rawa Ruska (Lwow) créé par le sculpteur Marcel Mayer durant sa détention à la Forteresse de Lemberg.
Camp de représailles
En mars 1942, un millier de Juifs, principalement des personnes âgées, furent rassemblées au siège de la police, puis conduits au camp d'extermination de Belzec, situé à seulement 15 km au nord-ouest de la ville.
À la même date, les autorités allemandes décidèrent de déporter à Rawa Ruska, transformé en camp de représailles (stalag 325), les prisonniers de guerre français internés en Allemagne qui avaient tenté de s'évader ou refusaient de travailler.
Le premier convoi arriva à Rawa-Ruska le 13 avril 1942.
En juin 1942, les prisonniers français et belges étaient environ 10 000, et l'on commença à les répartir dans des « sous-camps » créés dans la région.
Le 27 juillet 1942, deux mille Juifs furent déportés à Belzec.
Au cours des mois suivants, un grand nombre de convois de Juifs de Galicie orientale à destination de Belzec passèrent par la gare de Rava-Rouska.

En septembre 1942, les Allemands enfermèrent dans un ghetto, non seulement les Juifs restants de Rava-Rouska, mais aussi les Juifs des villages voisins, de sorte que bientôt 15 000 personnes s'y entassèrent.
En janvier 1943, les détenus dans les différents camps étaient au nombre de 24 000, dont près de la moitié à Rawa-Ruska même.
Au cours de plusieurs « Aktionen », entre décembre 1942 et juin 1943, les Allemands et leurs auxiliaires ukrainiens vidèrent le ghetto.
Une partie des Juifs furent assassinés sur place et les autres furent déportés à Belzec ou dans le camp de concentration de Janovska, près de Lviv.
Les conditions de vie étaient particulièrement pénibles, en raison du climat d'abord, les températures de –20° à –30 °C étaient fréquentes pendant les cinq mois d'hiver, et la chaleur torride en été, d'une nourriture insuffisante et du travail forcé auquel étaient contraints les prisonniers.
À Rawa Ruska, les robinets d'eau étaient rares et bien insuffisants pour quelque 10 000 hommes, ce qui devait amener ultérieurement Winston Churchill à décrire dans un discours le camp de Rawa Ruska comme celui « de la goutte d'eau et de la mort lente ».

Dans une lettre édifiante au procureur général du procès de Nuremberg, le chef du camp, le lieutenant-colonel Borck, écrivait peu avant son exécution : « Rawa-Ruska restera mon ½uvre, j'en revendique hautement la création, et si j'avais eu le temps de la parachever, aucun Français n'en serait sorti vivant.
Car je peux bien le dire maintenant, puisque je vais mourir, j'avais reçu des ordres secrets de Himmler d'anéantir tous les terroristes français ».
Devant l'avance de l'Armée rouge, Rawa Ruska fut abandonné par les prisonniers le 19 janvier 1944 et ses occupants transférés par les Allemands dans divers camps, dont la citadelle de Lvov.
Le 20 juillet 1944, la ville fut libérée par l'Armée rouge.
Ceux que l'Armée rouge libéra furent retenus jusqu'à ce qu'ils puissent être rapatriés en France ou en Belgique, le 2 juillet 1945.
Une commission d'enquête, qui ½uvra du 24 au 30 septembre 1944, estime que 18 000 soldats soviétiques furent fusillés ou périrent de mauvais traitements ou de maladie à Rawa Ruska et aux alentours en 1941-1942, tandis qu'une dizaine de milliers de juifs, au moins, résidant dans la région, à Lwow notamment, étaient eux aussi exécutés.
Époque contemporaine
En mémoire des combattants qui sont passés par le camp de Rawa-Ruska durant la Seconde Guerre mondiale, l'association « Ceux de Rawa-Ruska » a vu le jour.
Cette association regroupe l'ensemble des anciens combattants, qui se sont retrouvés déportés dans ce camp et leurs descendants.
En 2007, seuls deux pour cent des anciens déportés vivaient encore, soit environ 500 personnes sur 25 000 initialement.
Après la guerre, Rava-Rouska fut à nouveau soviétique.
Depuis 1991, elle appartient à l'Ukraine indépendante.
Un point de passage frontalier avec la Pologne se trouve au nord-ouest de la ville.
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